Des débuts difficiles...oui mais j'ai fini par apprendre moi aussi!

A la naissance de chacun de mes enfants, je me suis toujours dit " pas de laisser allé ma vieille, pas moyen que tu ressemble à une de ces mamans que l'on confond rapidement avec des serpillères mal essorées".

Naissance de ma fille, je suis dans la 6ème dimension! Je tombe en amour face à ce petit être tout chaud, tout doux qui me regarde avec ses grands yeux bleus. Je l'aime et la déteste tour à tour. Me voilà avec une double personnalité très inconfortable. Cette petite chose que j'ai tant désiré prend ma vie en otage et me voilà avec des sentiments tous ce qu'il y a de plus confus. Mais celui qui est tout en haut de ma liste c'est la CULPABILITE.

Depuis que je suis mère me voilà avec ce sentiment qui a prit ses quartiers de façon permanente. Je culpabilise tout le temps. Quoique je fasse, quoique je décide, je doute. Et ce doute tiens bien chaud à Madame Culpabilité. 

C'est nouveau pour moi. Je me noie litéralement dans une mélasse sans fin. Alors je m'accroche jour après jour et cela devient mon quotidien. Un jour noir parfois plusieurs d'affilé ponctués de moments colorés, joyeux, d'extase. Parce que oui je suis en extase malgrè tout. Je suis en admiration devant ma fille. Elle m'épate. Plus le temps passe et plus j'ai ce sentiment et cette fierté toute maternelle: ma fille est géniale!!! J'ai beau douter, ne pas être sûre de ce que je fais, elle grandi bien, avec le sourire, en bonne santé. Au début, elle décide de tout: heure de repas, de sieste, ce qu'elle veut machouiller, où dormir (canapé, couffin, bras de maman...). Elle ne veut plus me quitter. Je l'ai en permanence. Je ne peux plus rien faire sans elle. Elle m'étouffe, me prend toute ma liberté, mon temps, elle me prend tout. Comme je le disais je l'aime et la déteste tout à la fois. Puis elle va découvrir le monde, et là c'est moi qui suis destabilisée. 

Pour ne pas sombrer totalement, c'est quand même un sacré bordel à l'intérieur de moi, j'ai besoin que l'extérieur soit carré. Et commence le cercle infernal.

Pas un matin où je ne me maquille, m'habille coquettement malgrè mes kilos encore superflus. C'est aussi un autre des changements qui font mon quotidien. Moi qui ne me suis jamais demandé ce que j'allais porter, me voilà tous les matins face à un fatras de fringues. Ceux de grossesse ne me vont plus, ceux d'avant grossesse n'en parlons même pas...Je faisais un 36, j'ai pris 28 kilos pendant ma grossesse... Plus la découverte des soutients gorge d'allaitement...Bref il me faut m'adapter, trouver de solutions pour pouvoir restée féminine. Le grand bal des tailles commence. Je fais l'acquisition de pièces basiques: jean, jupe, robe, chemisier, d'abord en 42 puis en 40 puis en 38. Le temps passe à une allure folle. Je jette un regard envieu aux serpillères mal essorées. J'envie le confort et la facilité du jogging et du t-shirt,sweet informes!!! Mais je n'y cède pas. J'ai besoin de me prouver que je peux tout faire, tout être. Mère, épouse, amante,collègue, amie...Le laisser-aller ne passera pas par moi!

Naissance de mon fils: me voilà devant un petit être dont je ne sais pas quoi penser. Je prend soin de lui jour après jour, le caline et je CULPABILISE. Ma fille me manque. Nous avions une relation fusionnelle sans que je m'en sois aperçu vraiment. Arrivent les 4 mois, je décide alors de laisser papa s'occuper de ce bébé et de me reconcentrer sur ma fille. Mais cela ne fonctionne pas. J'ai le cul entre 2 chaises. Quand je suis avec ma fille je culpabilise de ne pas être plus en lien avec mon fils, quand je suis avec mon fils c'est à ma fille que je pense. Voilà autre chose.

Que d'INCONFORT, de DOUTE! Mais je tente de trouver un équilibre. Pas simple du tout. J'ai l'impression atroce d'être en permanence sur un fil en suspens au-dessus du vide. Un rien peut me faire chuter. Le balet recommence. Je suis mère de 2 enfants mais pas question de prendre cela pour excuse et de me laisser aller. CONTRÔLE: maitre mot pour m'aider à avancer jour après jour. Et cela commence par moi. Après des mois, mon poids se stabilise enfin, car là encore j'ai pris 26 kilos...Je rentre à nouveau dans un 38. Je vire tout, fais le grand ménage. Je refais toute ma lingerie, ma penderie se refait une beauté tout comme moi! Je suis fière de moi. Je réussie à restée femme tout en état mère. Pas de fringue informe, pas de fringue tâchée, pas de cheveux gras, une bonne mine malgrè toutes les nuits sans sommeil grâce au maquillage. Je fais bonne figure! Je me mens à moi-même car je ne me rend même plus compte que cela n'est que théâtre. Mon fils vient d'avoir 12 mois quand j'apprend que je suis enceinte.

Mon troisième: partagée.Voilà ce que je suis. J'ai souhaité ce 3ème enfant et l'ai redouté tout à la fois. Quand mon second a eu 4 mois j'ai eu le sentiment de perdre mon bébé. Je n'ai pas réussi à profiter de lui avec Madame CULPABILITE accrochée à mes basques. La nature m'offre une nouvelle chance. A sa naissance promis je ne ferais pas les mêmes erreures!!! Et là commence une course folle! Je cours après le temps. Une journée ne contient pas assez d'heure. Les nuits sont elles aussi trop courtes. Et de nouveau je tiens à faire bonne figure. 

Mon dernier a aujourd'hui 8 mois. C'est un bébé extra, souriant, heureux de vivre qui grandi sans accro. Ma fille ainée a 4 ans et demi: Pleine de joie, je l'étouffe à être sur son dos, je veux qu'elle se plie à ma volonté...HA ben oui finalement c'est moi qui ais 4 ans et demi et qui tape du pied quand elle ne fait pas comme je veux. Mon fils a 2 ans et demi, c'est un sensible qui demande beaucoup de calin et qui a besoin de tout son petit monde autour de lui. Coquin malin il sait attendrir en un sourir.

Et moi? Je suis tout simplement encore plus paumée! Rongée par la culpabilité, le doute, la fatigue, les nerfs, bref assez mal en point. Et quand je fais le bilan sur ces 5 dernières années voilà ce que je me dis: ça suffit! Barre toi, fou moi la paix, casse toi, je ne veux plus te voir! CULPABILITE déménage enfin. De temps en temps elle me rend encore visite, mais en flash éclair. Elle est importune, elle le sait, donc ne reste pas.

Enfin me voilà libérée et c'est sans regrets et même avec grande joie qu'aujourd'hui je fais comme bon me semble. Je fais ce que je veux moi! Parfois je suis aux côtés des serpillères mal essorées et fière d'en être, parfois je suis aux côtés des serrées à 4 épingles avec sourire collé aux lèvres mais bien dans mes ballerines! JE CHOISI, voilà la clé de mon bien être. EGOÏSTE voilà ce que je suis aujourd'hui.A ma grande surprise tout le monde s'en porte très bien. Si j'avais su je l'aurais été dés le départ, cela m'aurait évité bien des prises de tête et j'aurais économisé une énergie folle!

Bien résolue à le rester je me suis enfin décidé à ouvrir un blog. Après tout je ne suis pas la seule que la maternité a bouleversée. Il y a plein de livres témoignage sur le sujet. Mais je ne veux pas donner de conseils, ni d'astuces. Bien sûr qu'en temps que mère de 3 enfants j'ai aménagé mon quotidien de trucs pour me faciliter la vie, pour me faire une beauté en 5 minutes chrono et effacer les heures sans sommeil, des recette rapides, efficaces et bonnes. Bien sûr qu'il m'arrivera d'en parler mais ce blog n'est pas là pour cela, d'autres sont très bien faits et font ça mieux que je ne saurais le faire. Ce blog il est là juste pour déculpabiliser, MOI avant tout et VOUS qui me lirez peut-être. Car soyons clair, un enfant n'a besoin de rien d'autre que d'amour et pour le lui donner en toute sérénité il faut arriver à être bien avec soi-même.Chacune sa façon d'y arriver. La mienne c'est d'être EGOISTE ce que je n'ai jamais su être auparavant. Et pour bien m'y tenir écrire fera office de piqûres de rappel.

Bienvenue dans mon monde.